Au cours de mes pérégrinations, je
rencontre des personnes souffrant d'un manque d'écoute. Écoute de soi, écoute
de l'autre, écoute pour soi, écoute précieuse pour des liens et un mieux-être
de l'humanité.
L'écoute s'ancre dans une relation authentique et bienveillante.
Simplicité.
Dans cette société qui a exacerbé la posture individuelle jusqu'à
l'isolement, naissent de nouveaux métiers dont l'action est de renouer du lien
social, d'apporter de l'écoute et du discernement, une professionnalisation des
relations. Tout ce qui pouvait être pensé comme naturel, mais qui ne l'est pas
tant, au vu de tous les malentendus, blessures enfouies.
J'aime à penser que la construction d'un monde meilleur passe par ce travail
personnel, ce retour sur soi, pour mieux s'ouvrir aux autres, être en lien et
contribuer en apportant sa goutte d'eau.
Jean-François Malherbe dans ses essais d'éthique critique
"Déjouer l'interdit de penser" dit ceci : "Le sujet qui a le
sentiment de son impuissance à sauver le monde (autrement-dit le sujet qui
aimerait être Dieu) passe assez rapidement, et sans doute par dépit, à la
conviction qu'il n'y a rien à faire (autrement dit, il se prend pour un moins
que rien) plutôt que de voir que, même si ce n'est pas lui qui décide quand le
baril va déborder, sa tâche consiste à décider jour après jour s'il laisse
tomber ou non sa petite goutte d'eau dans le baril. Son geste est infinitésimal
mais non nul. Il se peut qu'il laisse tomber dans le baril la goutte qui le
fera déborder. Mais toutes les gouttes précédentes ont autant d'importance que
la fatidique". Ainsi, comme il le dit plus haut "Assumer son humaine
condition, sa solitude, sa finitude, son incertitude, c'est la reconnaître
lucidement, l'inscrire explicitement dans sa propre histoire subjective, y
reconnaître les traces de l'autre et recueillir ainsi les conditions les plus
favorables à l'exercice du jugement moral".
Je pense que c'est avec cette perspective que je situe mon travail de
professionnelle de la relation.