"Conjuguer utilité sociale et
performance économique", tel est le défi de l'économie sociale et solidaire ou
en tout cas, tel est ce qui est attendu du
ministère avec cette volonté de "déprécariser le secteur associatif". Il
était en effet insupportable pour les associations d'œuvrer dans les conditions
de réduction de financement et de considération qu'elles ont connu ces
dernières années. Certaines ont disparu, entraînant la disparition d'emplois
mais aussi la disparition d'actions indispensables au bien-être ensemble, à la
vitalité des territoires, à la vie culturelle, à la résolution de difficultés
sociales de tout ordre... tout ceci étant dommageable pour la société.
On peut se réjouir de voir à nouveau associations, coopératives
et
mutuelles, revenir dans les intentions politiques et compter comme une
force pour la transformation sociétale. Les budgets suivront-ils les intentions
?
Les associations sont, par leur rôle d'utilité sociale, dépendantes des
pouvoirs publics. Il n'est pas toujours facile de résister pour garder son
indépendance. Or c'est cette indépendance qui permet de créer des partenariats
bénéfiques pour la mise en œuvres des politiques publiques. La diversité en est
l'un des garant : foisonnement d'initiatives, valeurs fortes, projet associatif
clair, citoyenneté, réseau…
La déclaration de
Valérie Fourneyron ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation
populaire et de la vie associative promet de veiller à l'indépendance des
associations dans une relation de partenariat.
Résister, s'ajuster, subsister, se développer sont de nombreux défis pour
les dirigeants des associations. Ces fonctions reposent souvent sur des
bénévoles qui apportent leur bonne volonté et leur foi dans un projet
associatif mais sont parfois dépourvus pour gérer et manager. Toutes les
associations n'ont pas les moyens d'embaucher une direction salariée
compétente. Et lorsque c'est le cas, l'articulation entre bénévoles et salariés
est parfois difficile. Or la réussite d'un projet repose aussi sur l'alliance
entre les membres du bureau et une direction (salariée).
La performance, ou simplement, la nécessité de vivre des relations porteuses
d'épanouissement de coopération, ne vont pas toujours de soi.
Être accompagné dans les moments d'incertitude, de changements, de
crises, de conflits internes ou dans les moments de repositionnement, de
développement, de déploiement, est précieux pour prendre du recul, discerner,
observer, se comprendre, s'enrichir, avancer.